9/14/2007

A tout seigneur tout honneur

L'une des raisons pour lesquelles je suis rentré en Bretagne cet été. Bienvenue Matéi.

9/12/2007

Kvikkjokk -> Murjek

Au réveil, le chemin est presque fini. Il ne nous reste qu'un kilomre pour rejoindre le village et prendre le bus. Enfin ca c'est ce que l'on pense. Donc par précaution nous nous levons vers 7h30, le partant à 9h45.
Petit-dèj dans un bois humide (il a plu pour notre dernière nuit, le ciel est encore bien couvert, génial pour plier la tente). Dernier bain dans une rivière, bientôt une douche chaude. Dernière vaisselle dans l'eau froide. Dernière fois que l'on met ce putain de sac de 20kgs sur les épaules. Un peu triste mine de rien de quitté ca, mais en même temps soulagé que ca se finisse.
A 8h30 nous avons fait les 800m qui nous séparaît de l'arrêt de bus. Pas si mauvais que ca en lecture de carte. Il pleuviote vaguement. Anna va à la station de montagne téléphoner pour reserver un billet de train (sans réussite), moi je visite l'église et me promène un peu dans le village d'au moins 50 maisons.
Le bus arrive, et c'est parti pour 150mn de route jusqu'à Jokkmokk. De là, on descend pour prendre un bus pour Älvsbyn. Bus qui part tout les jours sauf le dimanche, et nous sommes dimanche. 30mn dans le village le plus grand de la commune (commune qui fait la taille des Côtes-d'Armor + Finistère + Morbihan pour 5500 habitants), qui comporte comme il se doit un Konsum et un Ica, tout deux ouverts de 9h à 20h en semaine, 9h-19h le samedi et 12h-19h le dimanche, se faisant face sur la rue principale. A 12h15 nous remettons dans le bus initial et continuons vers Murjek. Arrivée à 14h, le train passe à 16h30. Promenade dans le village (25 maisons), cuisine, blabla, et le train arrive.
Nous n'avons pas de billets, donc pas de places reservées et le train est bondé. Commence donc un jeu de chaises musicales, a trouver une place libre jusqu'à la prochaine station. La nuit je déclare forfait, sort mon tapis de sol et me pose dans le couloir, ce qui fait que je dormirais un peu.
A 7h50 le matin, arrivée en gare de Stockholm. 22h de trajet sans passer une seule frontière. Doit pas y avoir beaucoup de pays en Europe où c'est faisable.
Maintenant il faudra refaire un peu Sarek, cause c'est grand comme parc, que je n'ai pas fait un seul sommet, et qu'il y a 2 autres parcs accolés. Donc l'an prochain ? Qui veut venir ?

9/08/2007

Rittak -> Kvikkjokk

Dixit le planning, nous avons une demi journée d'avance. Il nous reste donc une étape et demi, mais la dernière étape est courte. Pourquoi ne pas tout faire d'un coup ? En plus à 17h ce soir il y a un bus qui part. A 9h (on s'est couché assez tard tout de même) on est partis. Nous sommes toujours sur kalfjällen, pas trop de végétation et beaucoup de cailloux. Les jambes sont un peu lourde, on attend la fin, du coup ca n'avance pas. A 14h il nous reste 16km à faire. Pour le bus, c'est raté. Nous continuons donc notre chemin à vitesse réduite. La montagne, c'est fini, Sarek aussi (après le tour en bateau hier, nous sommes rerentré dans Sarek, et sorti aujourd'hui vers 13h). Nous sommes maintenant dans la reserve bois et montagne de Kvikkjokk. Dans les bois, la vue n'est pas énorme, et en plus les moustiques nous suivent. Joie, bonheur, allégresse. Comme on dit en suédois, ca avance pas vite, mais ca avance lentement (det går inte fort, men det går langsam). En fin d'aprèm, le danois nous rattrape. Depuis le départ de Ritsem, c'est le premier. Il faut dire que la moyenne horaire du jour doit être la plus basse. Partant du principe qu'il n'était pas dans le bateau hier soir avec nous, il l'a donc pris ce matin et avaler les 10 kilomètres d'hier plus les 23 du jour (on approche de la fin tout de même) en 7 heures. Pourquoi ne pouvait-il pas traverser les rivières ? Mystère.
A 18h nous arrivons à 1km du village et posons la tente dans un coin pourrave (le pire du voyage). Heureux d'arriver au bout, de rentrer vers la civilisation tout de même.

Rapadalen -> Rittak

Nous nous sommes arrêtés tôt la veille, reposés, le matin est donc propice pour un réveil précoce. Il est 7h00, le petit dej est déjà en chauffe. Guère plus tard nous sommes partis. Nous ne savons pas à quelle heure part le bateau, et nous avons encore 7 ou 8 km vant d'y arriver. Le parcours est plat, ce qui nous donne un bon rythme. En plus, sur les parties délicates il y a des planches pour ne pas trop se mouiller. Très bien ! La distance se réduit, j'ai eu des échos de bateau arrivant vers 10h, pour le moment ca va. Et soudain, catastrophe, nous perdons le chemin. Un grand marais devant nous, 25 possibilités.
Nous partons droit devant nous, avec 100m de marais nus avant le prochain bois. En marchant se dégage du sol des bulles assez nauséabondes. Ca me fait penser au marais poitevin et aux bulles de méthane inflammables. Mais l'heure n'est pas au jeu, il faut avancer. Un chemin à droite, l'autre à gauche, que faire ? Nous partons à gauche sur 200m puis faisons demi-tour, prenons l'autre qui s'avèrera être le bon.
09h55, toujours pas vu le ponton, non plus les passagers possible du bateau. Tout est encore possible. Nous longeons la berge, j'allonge le pas, distance un peu Anna. 10h05, des têtes apparaissent un peu plus loin. Deux minutes plus tard j'apprends que le bateau est déjà partis, depuis 1 ou 2 minutes. 10h15, nous apprenons que le prochain passage est à 17h.
Dommage, nous perdons une demi journée. Heureusement il fait beau, nous en profitons pour faire une grande lessive, écrire quelques notes sur le parcours, manger, dormir, lutter contre les moustiques...
A 17h nous sommes prêt, avec 4 autres personnes, et embarquons sur un tout petit bateau. Le chauffeur connait la rivière par coeur et s'amuse dans les virages. 17h40, après une petite pause à Aktse, nous avons traversé la rivière et sommes partis sur Kungsleden. Il faut maintenant avancer un peu pour compenser de la pause forcée. En même temps, nous sommes déjà au point prévu dans notre planning pour poser la tente aujourd'hui. Nous allons donc prendre un peu d'avance.
Nous avançons dans une forêt, sur un chemin large, dégagé. Cela surprend un peu après la sauvagerie de Sarek (oui, nous sommes maintenant sortis de Sarek, pour quelques heures). 1h plus tard, nous croisons 2 mecs qui nous vante les mérites d'une place pour poser la tente à 3h de là. Nous continuons. Et soudain, face à nous, se découvre la dernière difficulté du parcours. 300m de denivelé, sur un chemin somme toute moyennement pentu. Les moustiques, qui ne nous ont pas lâché depuis notre descente du bateau s'en donnent à coeur joie ! Arrivé en haut, superbe panorama, mais pas le moindre cours d'eau à proximité. Il nous faut marcher encore. La nuit approche (bien qu'il n'est jamais fait vraiment sombre de tout le voyage).
Le temps passe, nous marchons dans la "montagne chauve" : des pierres, des cailloux, parfois un peu d'herbe. Quelques rennes passent au large, nous traversons des cours d'eau à sec, et marchons. Le camelbak et vide, il est tard (21h), le moral baisse. Heureusement, le paysage est magnifique, avec un immense lac 500m en dessous de nos pieds, des névés 100m au-dessus de nos têtes. Mais bon, il serait tout de même temps de trouver un abri. On sort la carte, on essaye tant bien que mal de se réperer (est-on là où 2km plus loin ?). Il y a un refuge avec une rivière pas loin, oui mais c'est où pas loin (on sent tout de suite que la fatigue se fait sentir après 6 jours dans les montagnes).
22h, la tente est montée, la soupe est en chauffe, on est arrivé à la rivière. Pfff, il était temps.

9/03/2007

Rapadalen

Reveil sous un grand soleil. Enfin, on aurait bien aimé. Les nuages sont noirs, la pluie menace. On se depêche de plier la tente avant la pluie, on sort les rain cover pour les sacs. J'hésite à mettre mon pantalon de pluie, et décide finalement de continuer en short. Quand il ne pleut pas, c'est plus confortable, si il pleut, ca sèche vite.
Les mecs croisés hier nous ont dit que la forêt est un domaine difficile pour avancer, car la végétation bloque tout passage. Nos premiers kilomètres ne se passent pourtant pas trop mal : un chemin marqué au sol; assez plat, pas trop rocheux, qui nous permet de bien avancer. Pour les pieds, ca passe. Pour les genoux, c'est une autre histoire : branches, herbes, buissons occupe l'espace et griffent bras et jambes. Le panorama est, comment dire, limité à 10m.
Le chemin est relativement plat, longe plus ou moins la rivière, assez sec. Le meilleur que nous ayons rencontré depuis longtemps ! Nous croisons quelques marcheurs, mais l'humeur va avec le temps : maussade. La pluie a commencée, les gouttes tombent du ciel et des feuilles. Pour suivre le chemin avec la capuche, nous regardons nos pieds. Ce qui nous fait presque manquer une famille d'élan, une mère et ses 2 petits au bord d'une clairière.
Quelques traversées sont au programme aujourd'hui, mais rien de facheux pour nous. Mais pas pour tout le monde. Sur un gué, nous croisons une famille dont la mère manque de partir avec les flots et fond presque en larmes devant ses enfants qui n'ont pas eu de problême. Une autre rivière, nous rencontrons un danois qui se promène seul et la veille a préféré monter sur la montagne (800m de dénivellé) plutôt que de traverser une rivière. A ce moment, il attend la fin de l'averse dans sa tente pour traverser un autre cours d'eau et est surpris de voir l'endroit où nous sommes passés.
Le chemin continu toujours, et malgré l'heure qui passe, nous ne nous arretons pas pour déjeuner, préférant marcher sous la pluie. A force de regarder nos pieds, nous faisons une autre rencontre. Un élan, peut-être le père de la famille croisée un peu plus tôt, se trouve sur le chemin. facilement 1m60 au garot, des bois assez jolis, on se demande presque comment il fait pour se déplacer dans cette forêt. En attendant, il est chez lui, et fait un peu peur. Il ne paraît motivé pour partir, mais quitte le chemin de quelques mètres à la faveur d'une clairière. Il ne nous quitte pas des yeux, nous non plus. Les élans sont végétariens, donc à priori pas de raison qu'il nous charge, mais on ne sait jamais. Nous quittons le chemin vers l'autre coté de la clairière, chacun laisse passer l'autre. C'est bon, nous pouvons continuer.
La faim commence à se faire sentir, la fatigue aussi. Demain il faudra prendre un bateau pour descendre et traverser un lac, mais nous n'avons aucune idée des horaires. Nous avancons donc encore. S'en suis une zone un peu plus sêche (comprendre pas de rivière ou de ruisseau, donc pas possible de poser une tente) qui nous ferra marcher encore deux heures avant de trouver un coin parfait : une petite rivière toute gentille, genre le Jaudy à Pedernec, un espace herbeux pour la tente. Que demande le peuple ? En plus la pluie s'est arrétée. On pose tout, il est 15h30, c'est un peu tôt, mais ca suffira pour aujourd'hui.