Rapadalen -> Rittak
Nous nous sommes arrêtés tôt la veille, reposés, le matin est donc propice pour un réveil précoce. Il est 7h00, le petit dej est déjà en chauffe. Guère plus tard nous sommes partis. Nous ne savons pas à quelle heure part le bateau, et nous avons encore 7 ou 8 km vant d'y arriver. Le parcours est plat, ce qui nous donne un bon rythme. En plus, sur les parties délicates il y a des planches pour ne pas trop se mouiller. Très bien ! La distance se réduit, j'ai eu des échos de bateau arrivant vers 10h, pour le moment ca va. Et soudain, catastrophe, nous perdons le chemin. Un grand marais devant nous, 25 possibilités.
Nous partons droit devant nous, avec 100m de marais nus avant le prochain bois. En marchant se dégage du sol des bulles assez nauséabondes. Ca me fait penser au marais poitevin et aux bulles de méthane inflammables. Mais l'heure n'est pas au jeu, il faut avancer. Un chemin à droite, l'autre à gauche, que faire ? Nous partons à gauche sur 200m puis faisons demi-tour, prenons l'autre qui s'avèrera être le bon.
09h55, toujours pas vu le ponton, non plus les passagers possible du bateau. Tout est encore possible. Nous longeons la berge, j'allonge le pas, distance un peu Anna. 10h05, des têtes apparaissent un peu plus loin. Deux minutes plus tard j'apprends que le bateau est déjà partis, depuis 1 ou 2 minutes. 10h15, nous apprenons que le prochain passage est à 17h.
Dommage, nous perdons une demi journée. Heureusement il fait beau, nous en profitons pour faire une grande lessive, écrire quelques notes sur le parcours, manger, dormir, lutter contre les moustiques...
A 17h nous sommes prêt, avec 4 autres personnes, et embarquons sur un tout petit bateau. Le chauffeur connait la rivière par coeur et s'amuse dans les virages. 17h40, après une petite pause à Aktse, nous avons traversé la rivière et sommes partis sur Kungsleden. Il faut maintenant avancer un peu pour compenser de la pause forcée. En même temps, nous sommes déjà au point prévu dans notre planning pour poser la tente aujourd'hui. Nous allons donc prendre un peu d'avance.
Nous avançons dans une forêt, sur un chemin large, dégagé. Cela surprend un peu après la sauvagerie de Sarek (oui, nous sommes maintenant sortis de Sarek, pour quelques heures). 1h plus tard, nous croisons 2 mecs qui nous vante les mérites d'une place pour poser la tente à 3h de là. Nous continuons. Et soudain, face à nous, se découvre la dernière difficulté du parcours. 300m de denivelé, sur un chemin somme toute moyennement pentu. Les moustiques, qui ne nous ont pas lâché depuis notre descente du bateau s'en donnent à coeur joie ! Arrivé en haut, superbe panorama, mais pas le moindre cours d'eau à proximité. Il nous faut marcher encore. La nuit approche (bien qu'il n'est jamais fait vraiment sombre de tout le voyage).
Le temps passe, nous marchons dans la "montagne chauve" : des pierres, des cailloux, parfois un peu d'herbe. Quelques rennes passent au large, nous traversons des cours d'eau à sec, et marchons. Le camelbak et vide, il est tard (21h), le moral baisse. Heureusement, le paysage est magnifique, avec un immense lac 500m en dessous de nos pieds, des névés 100m au-dessus de nos têtes. Mais bon, il serait tout de même temps de trouver un abri. On sort la carte, on essaye tant bien que mal de se réperer (est-on là où 2km plus loin ?). Il y a un refuge avec une rivière pas loin, oui mais c'est où pas loin (on sent tout de suite que la fatigue se fait sentir après 6 jours dans les montagnes).
22h, la tente est montée, la soupe est en chauffe, on est arrivé à la rivière. Pfff, il était temps.
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