9/03/2007

Rapadalen

Reveil sous un grand soleil. Enfin, on aurait bien aimé. Les nuages sont noirs, la pluie menace. On se depêche de plier la tente avant la pluie, on sort les rain cover pour les sacs. J'hésite à mettre mon pantalon de pluie, et décide finalement de continuer en short. Quand il ne pleut pas, c'est plus confortable, si il pleut, ca sèche vite.
Les mecs croisés hier nous ont dit que la forêt est un domaine difficile pour avancer, car la végétation bloque tout passage. Nos premiers kilomètres ne se passent pourtant pas trop mal : un chemin marqué au sol; assez plat, pas trop rocheux, qui nous permet de bien avancer. Pour les pieds, ca passe. Pour les genoux, c'est une autre histoire : branches, herbes, buissons occupe l'espace et griffent bras et jambes. Le panorama est, comment dire, limité à 10m.
Le chemin est relativement plat, longe plus ou moins la rivière, assez sec. Le meilleur que nous ayons rencontré depuis longtemps ! Nous croisons quelques marcheurs, mais l'humeur va avec le temps : maussade. La pluie a commencée, les gouttes tombent du ciel et des feuilles. Pour suivre le chemin avec la capuche, nous regardons nos pieds. Ce qui nous fait presque manquer une famille d'élan, une mère et ses 2 petits au bord d'une clairière.
Quelques traversées sont au programme aujourd'hui, mais rien de facheux pour nous. Mais pas pour tout le monde. Sur un gué, nous croisons une famille dont la mère manque de partir avec les flots et fond presque en larmes devant ses enfants qui n'ont pas eu de problême. Une autre rivière, nous rencontrons un danois qui se promène seul et la veille a préféré monter sur la montagne (800m de dénivellé) plutôt que de traverser une rivière. A ce moment, il attend la fin de l'averse dans sa tente pour traverser un autre cours d'eau et est surpris de voir l'endroit où nous sommes passés.
Le chemin continu toujours, et malgré l'heure qui passe, nous ne nous arretons pas pour déjeuner, préférant marcher sous la pluie. A force de regarder nos pieds, nous faisons une autre rencontre. Un élan, peut-être le père de la famille croisée un peu plus tôt, se trouve sur le chemin. facilement 1m60 au garot, des bois assez jolis, on se demande presque comment il fait pour se déplacer dans cette forêt. En attendant, il est chez lui, et fait un peu peur. Il ne paraît motivé pour partir, mais quitte le chemin de quelques mètres à la faveur d'une clairière. Il ne nous quitte pas des yeux, nous non plus. Les élans sont végétariens, donc à priori pas de raison qu'il nous charge, mais on ne sait jamais. Nous quittons le chemin vers l'autre coté de la clairière, chacun laisse passer l'autre. C'est bon, nous pouvons continuer.
La faim commence à se faire sentir, la fatigue aussi. Demain il faudra prendre un bateau pour descendre et traverser un lac, mais nous n'avons aucune idée des horaires. Nous avancons donc encore. S'en suis une zone un peu plus sêche (comprendre pas de rivière ou de ruisseau, donc pas possible de poser une tente) qui nous ferra marcher encore deux heures avant de trouver un coin parfait : une petite rivière toute gentille, genre le Jaudy à Pedernec, un espace herbeux pour la tente. Que demande le peuple ? En plus la pluie s'est arrétée. On pose tout, il est 15h30, c'est un peu tôt, mais ca suffira pour aujourd'hui.

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