8/30/2007

Mikkastugan -> Rapadalen

Reveil. Ablutions dans le ruisseau à coté. Petit dèj. Pliage de tente. Nous sommes partis. Pas une grande joie, malgré le soleil qui brille. Nous savons que d'ici peu nous allons avoir à traverser LA rivière difficile. Un petit échauffement après 30mn de marche avec une première rivière, assez simple. Pas de nouvelles de ceux rencontrés hier. Pourtant, sachant ce qui arrive, nous aurions bien voulu avoir un peu de compagnie. Notre baton resistera-t-il ? Et quid de nos jambes ? Nous ne sommes pas très fier à ce point. Puis la rivière arrive. On pose les sacs, on mange un peu, raisins secs, gateau de sésame, de quoi avoir le petit boost nécessaire au milieu de l'eau pour ressortir.
Les flots sont assez impressionnants, le fond loin, les pierres rondes. Je plonge le baton dans l'eau, impossible d'aller au fond, le courant l'en empêche. J'y vais à deux mains, contre le courant en amont, j'atteind le fond à mon aval. Bon, ben, quand faut y aller... Un pas, deux pas, une pause. L'eau m'arrive bien à mi-cuisse, ca rafraichît un peu trop. Mais il fait continuer. Je continue. Trois pas. Les pas sont très court, car dès que je lève le pied, celui-ci est emporté par le courant. Déjà qu'à l'arrêt j'ai du mal à ne pas tomber. En même temps, si je tombe, c'est plus simple : j'ai 400m de descente en 1km en mode descente en eau vive, avant de tomber dans un fleuve assez plat, mais avec un bon débit. Plus les pierres qui trainent au milieu. Joie; bonheur, allégresse. Quatre pas. Je suis abrité du courant sous une pierre. Pas mal. Il me reste 3m à faire, j'ai passé le plus dur à mon avis. Cinq pas. A non, le plus dur était encore à venir, faut que je sorte de là. Six pas, sept pas, je suis sûr la berge. Je monte un peu plus haut, pose mon sac. J'essaye d'expliquer à Anna comment traverser, la rivière couvre les voix. Hum, plus qu'a retraverser. Sans le sac, ca passe mieux. Je prend le sac d'Anna, je connais le chemin par coeur maintenant. Je lance le baton à Anna, qui avance dans l'eau, lentement, lentement, mais surement. A 2 pas de la berge, un mauvais mouvement la fait tomber à moitié sur la berge, à moitié dans l'eau. C'est toute tremblante qu'elle se relêve. La traversée est faite, il n'y a plus qu'à continuer.
Depuis le matin, nous avions eu un chemin bien marqué. Mais après cette rivière, un marais, nous perdons la trace. Une mauvaise option nous emmène encore plus dans le marais, les pieds trempés. Vers 11h, une autre traversée toute gentille nous fait retrouver le chemin, direction un étrange rocher qui domine le plateau. Du haut de ce rocher, une superbe vue sur les massifs alentours, le plateau, la vallée en bas et le chemin qui nous attend. Bizarre, on dirait plus une falaise qu'un chemin.
Descente du rocher, on continue sur le plateau qui se rétrécie, se rétrécie. Ce qui n'empêche pas l'eau de stagner sur la partie restante. Ce n'est pas encore aujourd'hui que mes pieds secheront. Anna a d'ailleurs quelques problèmes à ce niveau, avec des orteils qui ont doublé de volume. Vers 13h, nous arrivons au pied de la falaise. Le chemin continue tout droit, transverse d'une pente à 60-70%, sur des éboulements. La végétation à cet endroit est un peu différente. En effet, le soleil tape direct sur cette partie, qui du coup est bien plus chaude que la moyenne. On y trouve donc des plantes un peu différentes, mais mes compétences botanique ne me permettront pas de vous en dire plus. Pause déjeuner avant d'attaquer ce passage délicat. Et c'est parti.
500m à se dire "si je fais un pas de travers, je dévale 500m", puis le chemin tourne à gauche et attaque la montée. 500m plus loin, et 300m plus haut (lourd les sacs à dos), nous nous retrouvons sur un plateau à 950m d'altitude, avec 2 lacs qui s'enchainent, enfermés dans un fer à cheval. Très beau, très reposant. On aimerait poser la tente là, mais il nous reste encore un peu de chemin pour la journée.
Au bout des 2 lacs, une petite montée pour passer au point culminant de notre périple, 1050m, et c'est la descente sur Rapadalen, la forêt de Sarek, qui nous attend 450m plus bas. La descente, abrupte, se fait assez lentement du fait de chevilles et genoux fragiles. Nous croisons un groupe qui en est à la moitié de son ascension. Notre descente semble interminable (1h30), et à 17h30 nous posons la tente au bord d'un lac boueux, dans un espace qui a déjà été utilisé par d'autres campeurs. Nous sommes maintenant dans la forêt, visibilité maximale 50m.
Bizarrement, il n'y a pas de moustique, nous profitons donc de notre repas en toute tranquilité.

8/22/2007

Kisuriskåtan -> Mikkastugan

S'arreter tôt à un avantage : ca permet de se reposer. Comme ca le matin, je suis prêt pour une longue journée. Nous sommes en effet en retard sur notre planning de marche (c'est marqué que l'on devait arriver à l'ouverture de Ruotesvagge, il nous manque 2h de marche). Du coup l'objectif est de rattraper ce retard. Il fallait bien une bonne nuit de sommeil (le truc étant que si nous nous étions arreté plus loin la veille, nous n'aurions pas dû rattraper le retard).
Dès le départ nous devons traverser une zone humide : ce n'est pas encore aujourd'hui que nous marcherons les pieds secs. Ce que ceux d'Anna déplorent. Résultat : des ampoules sur tout les orteils. Pour ma part, ca va, elles explosent avant de faire mal.
A 10h30, nous arrivons à l'ouveture tant recherchée. De chemin, point de traces. La carte nous indique de suivre la rivière, ce que nous faisons une centaine de mètres en aplomb. Le but est de suivre une ligne imaginaire juste au-dessus d'une cassure dans le terrain, ce qui permet de marcher un peu au sec (la cassure incluant une pente, la pente n'étant pas propice aux marais). La réussite est correcte, et nous avancons bien. Vers 13h, après avoir longer la rivière au plus près pendant 1/2h à la recherche d'un refuge (aperçu 1h avant des hauteurs), nous nous déchaussons pour notre première traversée de rivière. Mes flip-flops ne résistent que très moyennement malgré la faiblesse du courant et je manque d'en perdre une (petite course le long de l'eau pour la rattraper). Je décide de faire les traversées suivantes pieds nus, Anna continuera avec ses sandales. L'eau est froide, ce qu'apprécie ma cheville endolorie.
Anna a appris la leçon de son voyage à Kebb il y a deux ans, et de son genou qui lui avait fait mal durant toute la rando. Du coup dans le sac nous avons 2 genouillières. Mais cette année, c'est ma cheville qui se fait la malle. Je marche donc avec une genouillière en guise de chevillière (ca ne sert guère, ,mais cela aide au maintien).
Nous marchons encore un peu en contre-bas d'un glacier qui au printemps doit liberer d'énorme quantité de neige a en juger par le lit des rivières. Sur 500m de large il n'y a que des pierres. Et deci-delà des cours d'eau. Celui que nous venons de traverser coulait vers l'ouest, maintenant ils coulent vers l'est. Un renne nous montre comment se déplacer dans ce milieu minéral avec aisance, mais notre principale occupation maintenant est de trouver un passage pour notre prochaine traversée. Rien à voir avec celle effectuée 15mn avant. Maintenant il y a 90cm de fond et du courant. Les 2° de l'eau n'arrangent pas les choses. Je teste une fois, remonte gelé sur la berge. Heuresement qu'il fait beau, cela permet de se rechauffer. Mais tout de même, seul au milieu de ce désert minéral, avec une rivière a traverser, à 2 jours du point de secours le plus proche, guère encourageant. Mais pour continuer, il faut traverser.
Je me lance à un endroit où le flot se divise en plusieurs bras. Intéressant pour avoir moins de courant, mais du coup il faut faire près de 50m dans l'eau. Je traverse, une fois, passe 5min à réchauffer mes pieds, et repars en sens inverse chercher Anna. Je prend son sac, elle me suit, guère rassurée. Mais ce n'est pas encore maintenant qu'elle va tomber. Nous nous retrouvons de l'autre coté des flots, en pensant que cette traversée n'est pas notée comme difficile. 50m avec l'eau aux genoux, c'est facile. Ben voyons.
Nous repartons dans les cailloux, qui pieds nus, qui en sandales, et nous retrouvons la végétation après 3-400m. Il manque quelque chose : le baton ! Demi-tour vers l'univers minéral. Mais rien ne ressemble plus à un caillou qu'un autre caillou, de même pour un bras de rivière. Bilan, impossible de retrouver le baton. Les traversées suivantes s'annoncent difficile. Surtout que la végétation alentour, buissons et herbe rase ne nous propose guère d'alternative. Anna me fait un peu la gueule sur le moment.
Nous repartons tout de même, sans baton, pour 200m. Distance suffisante pour Anna pour trouver un autre baton, en l'occurence un morceau de planche usagé. Nous sommes sauvés ! Encore quelques pas, le temps de passer au-dessus d'un replis du terrain et de s'abriter du vent, et c'est l'heure du déjeuner. En contre-bas, nous apercevons d'autres déjeunant. Sarek n'est pas completement vide.
Après le dessert, nous convergeons vers la "foule" des randonneurs et nous retrouvons à 7 personnes à discuter du chemin déjà parcouru et des prévisions de chacun. Pour ce soir, tout le monde à le même objectif, Mikkastugan. Au programme de la fin d'après-midi (il est déjà 15h passée), 3 traversées. Chacun suit son chemin, nous au pied des montagnes, une tierce en contre-bas et une paire encore plus bas, le long de l'eau. Au gré des difficultés rencontrées par chaque groupe, les uns devancent les autres et inversement. Les 2 premières traversées ne posent pas trop de problème, l'une d'elle s'étant même faite d'un seul bon.
Le soir approche, toujours pas de cabane en vue. Par un jeu du terrain, nous ne voyons plus les autres marcheurs, mais nous entendons de mieux en mieux une rivière qui cascade de la montagne. Encore quelques minutes, et nous arrivons sur la dernière traversée du jour. Une fois n'est pas coutume, elle se présente mal. Nous sommes à flanc de montagne et le courant est important. Le névé à 5m de là ne réchauffe pas l'eau et nous sommes à l'ombre. La fatigue se fait sentir, un peu de découragement aussi. Mais comme avant, je me dis que le chemin connait le passage. Et si il arrive ici, c'est que l'on doit pouvoir traverser. Je regarde 10m plus bas, 10m plus haut pour choisir le meilleur passage à mon goût, et je me lance. A force de traverser, je me rend compte que le froid est plus supportable. Et j'arrive de l'autre coté sans trop de difficulté en quelques pas. Je repars chercher Anna, et 5mn plus tard nous avons remis les chaussures. Un coup d'oeil en contrebas nous montre que d'autres ont plus de mal que nous et cherche encore comment passer. Nous leur souhaitons, de loin, de réussir et continuons.
19h, Mikkastugan en vue ! Enfin, avec l'aide du zoom de l'appareil photo. 1h plus tard, quelques zones humides et les pieds mouillés, nous arrivons à la cabane. Nous passons sans nous arreter, passons sur le pont au-dessus de la rivière Mikka. Impressionante rivière, qui s'est grossie de plusieurs glaciers et qui a creuser un passage dans la roche, 15m sous le pont. A 200m de là nous posons la tente, fin d'une journée marathon.
Plus tard nous apprendrons qu'un couple que l'on connaît est passé là 8h plus tôt, nous a attendu un peu, nous a même laissé un message dans la cabane. Dommage, ca aurait été marrant de se trouver.

8/21/2007

Padjelantaleden -> Kisuriskåtan

Premier réveil dans les montagnes. Au moment de se coucher, nous avions 2 tentes à moins de 200m. Il semblerait que nous ayons dormi un peu plus que les autres, car nous sommes seuls à présent. Enfin presque. Au cours du petit dèj, nous verrons passer quelques randonneurs.
La tente est pliée, il est temps de se mettre en marche. Fidèle à nos habitudes, nous rattrapons vite quelques marcheurs. Padjelantaleden est une voie assez fréquentée. Vers 10h nous arrivons à la limite des trois parcs : Stora Sjöfallet, Padjelanta et Sarek. Un couple nous informe du parcours qu'ils viennent d'effectuer, qui n'est autre que notre projet à rebours. Un baton s'avère nécessaire, nous profitons donc des derniers hectomêtres en sous-bois pour trouver notre bohneur. Un être bien intentionné à dressé un baton entre quelques cailloux au bord du chemin. Je m'en empare, et ne compte pas le lacher avant d'avoir passer la rivière qui nous a été indiquée comme difficile. Traversée prévue dans deux jours.
Sarek est un parc sauvage. Les trois premiers kilomètres se font sur un chemin bien marqué, mais rapidement nous devons traverser une zone humide. Chacun pour soi, nous cherchons le chemin le plus sec. Du coup, à la sortie, chacun son chemin aussi. C'est le début d'une longue marche pour chercher le meilleur passage à travers les bosquets et les marais.
Qui dit zone humide, dit aussi pieds humide. Sauf si l'on est équipé de superbes bottes de randonnées, ce qui n'est pas mon cas. Avec la bruine du jour, le taux d'humidité vestimentaire augmente. Vive les rain-cover pour les sacs à dos et la veste de pluie (pour les jambes, j'ai opté pour l'option short, donnant en patûre aux moustiques mes mollets, mais séchant très vite à la moindre acalmie). L'indice de joie et de bohneur baisse quand à lui très vite. Si bien que malgré un départ tardif, je pousse Anna vers un arrêt rapide. Vers 16h nous atteignons Kisuriskåtan, un viel abri sami un pu délabré, et nous y posons la tente. Une rivière coule à quelques mètres de là, le soleil se découvre, nous passons une bonne soirée.

8/05/2007

Ristem -> Padjelantaleden

Il est 19h, nous sommes sur le bateau. La traversée entre Ritsem et les maisons d'Akka ne dure pas très longtemps, 15min tout au plus. Le chemin n'est pas encore commencé que la fatigue se fait déjà sentir. Il faut dire que le voyage a démarré tôt.
A 2:30 nous avons quitté Urkult festivalen en taxi pour la gare de Långsele, à 40min de là. Dans la gare nous avons tout de suite sorti les tapis de sol pour attendre le train en dormant. A 5:17 celui-ci arrive. Dur de parler au contrôleur lorsque l'on se réveille avec pour seul objectif de dormir encore. Il faut trouver une place dans le wagon bondé, laissé la place à la gare suivante car elle est reservée, et ainsi de suite jusqu'à Gällivare. Il est 13:30, nous sommes dimanche, Anna par à la recherche d'un Konsum pour avoir de quoi manger dans l'aprèm (nous économisons les vivres de montagne). A 15:30, nous montons dans le bus, direction Ritsem. Sur le chemin, nous passons Saltuolukta qui était le point d'arrivé de notre dernier périple dans les Fjällen.
Le bateau arrive à quai, nous étions 5 à bord. Un couple qui part sur Padjelantaleden, et un mec qui va faire de la pêche dans les rivières du coin. Le pécheur va passer la nuit dans l'une des maisons d'Akka, nous partons sur le chemin. Il est tard, mais nous voulons avancer un peu, ne serais-ce qu'une heure ou deux, pour mettre les jambes en marche. Une petite pause près d'un ruisseau permet au couple de revenir sur nous. Ils nous font profiter de leur connaissance du terrain, nous expliquant la route à suivre pour le lendemain. Car demain nous quittons le monde civilisé pour entrer dans Sarek.

8/01/2007

The Tall Ship Race

Certains (mes parents, Laure) se souviennent peut-être de noms comme Sedov, Statsraad Lehmkuhl ou Christian Radich. Ce sont des bateaux qui étaient présents à Brest 2000 (à ce propos Fred, ton père s'inscrit pour l'édition 2008 ?). Et bien je les ai revus ce week-end à Stockholm. Avec quelques autres.