8/22/2007

Kisuriskåtan -> Mikkastugan

S'arreter tôt à un avantage : ca permet de se reposer. Comme ca le matin, je suis prêt pour une longue journée. Nous sommes en effet en retard sur notre planning de marche (c'est marqué que l'on devait arriver à l'ouverture de Ruotesvagge, il nous manque 2h de marche). Du coup l'objectif est de rattraper ce retard. Il fallait bien une bonne nuit de sommeil (le truc étant que si nous nous étions arreté plus loin la veille, nous n'aurions pas dû rattraper le retard).
Dès le départ nous devons traverser une zone humide : ce n'est pas encore aujourd'hui que nous marcherons les pieds secs. Ce que ceux d'Anna déplorent. Résultat : des ampoules sur tout les orteils. Pour ma part, ca va, elles explosent avant de faire mal.
A 10h30, nous arrivons à l'ouveture tant recherchée. De chemin, point de traces. La carte nous indique de suivre la rivière, ce que nous faisons une centaine de mètres en aplomb. Le but est de suivre une ligne imaginaire juste au-dessus d'une cassure dans le terrain, ce qui permet de marcher un peu au sec (la cassure incluant une pente, la pente n'étant pas propice aux marais). La réussite est correcte, et nous avancons bien. Vers 13h, après avoir longer la rivière au plus près pendant 1/2h à la recherche d'un refuge (aperçu 1h avant des hauteurs), nous nous déchaussons pour notre première traversée de rivière. Mes flip-flops ne résistent que très moyennement malgré la faiblesse du courant et je manque d'en perdre une (petite course le long de l'eau pour la rattraper). Je décide de faire les traversées suivantes pieds nus, Anna continuera avec ses sandales. L'eau est froide, ce qu'apprécie ma cheville endolorie.
Anna a appris la leçon de son voyage à Kebb il y a deux ans, et de son genou qui lui avait fait mal durant toute la rando. Du coup dans le sac nous avons 2 genouillières. Mais cette année, c'est ma cheville qui se fait la malle. Je marche donc avec une genouillière en guise de chevillière (ca ne sert guère, ,mais cela aide au maintien).
Nous marchons encore un peu en contre-bas d'un glacier qui au printemps doit liberer d'énorme quantité de neige a en juger par le lit des rivières. Sur 500m de large il n'y a que des pierres. Et deci-delà des cours d'eau. Celui que nous venons de traverser coulait vers l'ouest, maintenant ils coulent vers l'est. Un renne nous montre comment se déplacer dans ce milieu minéral avec aisance, mais notre principale occupation maintenant est de trouver un passage pour notre prochaine traversée. Rien à voir avec celle effectuée 15mn avant. Maintenant il y a 90cm de fond et du courant. Les 2° de l'eau n'arrangent pas les choses. Je teste une fois, remonte gelé sur la berge. Heuresement qu'il fait beau, cela permet de se rechauffer. Mais tout de même, seul au milieu de ce désert minéral, avec une rivière a traverser, à 2 jours du point de secours le plus proche, guère encourageant. Mais pour continuer, il faut traverser.
Je me lance à un endroit où le flot se divise en plusieurs bras. Intéressant pour avoir moins de courant, mais du coup il faut faire près de 50m dans l'eau. Je traverse, une fois, passe 5min à réchauffer mes pieds, et repars en sens inverse chercher Anna. Je prend son sac, elle me suit, guère rassurée. Mais ce n'est pas encore maintenant qu'elle va tomber. Nous nous retrouvons de l'autre coté des flots, en pensant que cette traversée n'est pas notée comme difficile. 50m avec l'eau aux genoux, c'est facile. Ben voyons.
Nous repartons dans les cailloux, qui pieds nus, qui en sandales, et nous retrouvons la végétation après 3-400m. Il manque quelque chose : le baton ! Demi-tour vers l'univers minéral. Mais rien ne ressemble plus à un caillou qu'un autre caillou, de même pour un bras de rivière. Bilan, impossible de retrouver le baton. Les traversées suivantes s'annoncent difficile. Surtout que la végétation alentour, buissons et herbe rase ne nous propose guère d'alternative. Anna me fait un peu la gueule sur le moment.
Nous repartons tout de même, sans baton, pour 200m. Distance suffisante pour Anna pour trouver un autre baton, en l'occurence un morceau de planche usagé. Nous sommes sauvés ! Encore quelques pas, le temps de passer au-dessus d'un replis du terrain et de s'abriter du vent, et c'est l'heure du déjeuner. En contre-bas, nous apercevons d'autres déjeunant. Sarek n'est pas completement vide.
Après le dessert, nous convergeons vers la "foule" des randonneurs et nous retrouvons à 7 personnes à discuter du chemin déjà parcouru et des prévisions de chacun. Pour ce soir, tout le monde à le même objectif, Mikkastugan. Au programme de la fin d'après-midi (il est déjà 15h passée), 3 traversées. Chacun suit son chemin, nous au pied des montagnes, une tierce en contre-bas et une paire encore plus bas, le long de l'eau. Au gré des difficultés rencontrées par chaque groupe, les uns devancent les autres et inversement. Les 2 premières traversées ne posent pas trop de problème, l'une d'elle s'étant même faite d'un seul bon.
Le soir approche, toujours pas de cabane en vue. Par un jeu du terrain, nous ne voyons plus les autres marcheurs, mais nous entendons de mieux en mieux une rivière qui cascade de la montagne. Encore quelques minutes, et nous arrivons sur la dernière traversée du jour. Une fois n'est pas coutume, elle se présente mal. Nous sommes à flanc de montagne et le courant est important. Le névé à 5m de là ne réchauffe pas l'eau et nous sommes à l'ombre. La fatigue se fait sentir, un peu de découragement aussi. Mais comme avant, je me dis que le chemin connait le passage. Et si il arrive ici, c'est que l'on doit pouvoir traverser. Je regarde 10m plus bas, 10m plus haut pour choisir le meilleur passage à mon goût, et je me lance. A force de traverser, je me rend compte que le froid est plus supportable. Et j'arrive de l'autre coté sans trop de difficulté en quelques pas. Je repars chercher Anna, et 5mn plus tard nous avons remis les chaussures. Un coup d'oeil en contrebas nous montre que d'autres ont plus de mal que nous et cherche encore comment passer. Nous leur souhaitons, de loin, de réussir et continuons.
19h, Mikkastugan en vue ! Enfin, avec l'aide du zoom de l'appareil photo. 1h plus tard, quelques zones humides et les pieds mouillés, nous arrivons à la cabane. Nous passons sans nous arreter, passons sur le pont au-dessus de la rivière Mikka. Impressionante rivière, qui s'est grossie de plusieurs glaciers et qui a creuser un passage dans la roche, 15m sous le pont. A 200m de là nous posons la tente, fin d'une journée marathon.
Plus tard nous apprendrons qu'un couple que l'on connaît est passé là 8h plus tôt, nous a attendu un peu, nous a même laissé un message dans la cabane. Dommage, ca aurait été marrant de se trouver.

2 commentaires:

Nolwenn a dit…

Et bien ça en fait de la lecture.

Bon inconvéniant de Flickr : les photos au fur et à mesure du texte permettent de se repérer plus vite et illustrer pendant le blabla (non les noms suédois je retiens pas jusqu'à ce que j'arrive au diaporama)

Enfin jolies et marrantes les photos

encore ?

Sylvain a dit…

Oui mais non.