Mikkastugan -> Rapadalen
Reveil. Ablutions dans le ruisseau à coté. Petit dèj. Pliage de tente. Nous sommes partis. Pas une grande joie, malgré le soleil qui brille. Nous savons que d'ici peu nous allons avoir à traverser LA rivière difficile. Un petit échauffement après 30mn de marche avec une première rivière, assez simple. Pas de nouvelles de ceux rencontrés hier. Pourtant, sachant ce qui arrive, nous aurions bien voulu avoir un peu de compagnie. Notre baton resistera-t-il ? Et quid de nos jambes ? Nous ne sommes pas très fier à ce point. Puis la rivière arrive. On pose les sacs, on mange un peu, raisins secs, gateau de sésame, de quoi avoir le petit boost nécessaire au milieu de l'eau pour ressortir.
Les flots sont assez impressionnants, le fond loin, les pierres rondes. Je plonge le baton dans l'eau, impossible d'aller au fond, le courant l'en empêche. J'y vais à deux mains, contre le courant en amont, j'atteind le fond à mon aval. Bon, ben, quand faut y aller... Un pas, deux pas, une pause. L'eau m'arrive bien à mi-cuisse, ca rafraichît un peu trop. Mais il fait continuer. Je continue. Trois pas. Les pas sont très court, car dès que je lève le pied, celui-ci est emporté par le courant. Déjà qu'à l'arrêt j'ai du mal à ne pas tomber. En même temps, si je tombe, c'est plus simple : j'ai 400m de descente en 1km en mode descente en eau vive, avant de tomber dans un fleuve assez plat, mais avec un bon débit. Plus les pierres qui trainent au milieu. Joie; bonheur, allégresse. Quatre pas. Je suis abrité du courant sous une pierre. Pas mal. Il me reste 3m à faire, j'ai passé le plus dur à mon avis. Cinq pas. A non, le plus dur était encore à venir, faut que je sorte de là. Six pas, sept pas, je suis sûr la berge. Je monte un peu plus haut, pose mon sac. J'essaye d'expliquer à Anna comment traverser, la rivière couvre les voix. Hum, plus qu'a retraverser. Sans le sac, ca passe mieux. Je prend le sac d'Anna, je connais le chemin par coeur maintenant. Je lance le baton à Anna, qui avance dans l'eau, lentement, lentement, mais surement. A 2 pas de la berge, un mauvais mouvement la fait tomber à moitié sur la berge, à moitié dans l'eau. C'est toute tremblante qu'elle se relêve. La traversée est faite, il n'y a plus qu'à continuer.
Depuis le matin, nous avions eu un chemin bien marqué. Mais après cette rivière, un marais, nous perdons la trace. Une mauvaise option nous emmène encore plus dans le marais, les pieds trempés. Vers 11h, une autre traversée toute gentille nous fait retrouver le chemin, direction un étrange rocher qui domine le plateau. Du haut de ce rocher, une superbe vue sur les massifs alentours, le plateau, la vallée en bas et le chemin qui nous attend. Bizarre, on dirait plus une falaise qu'un chemin.
Descente du rocher, on continue sur le plateau qui se rétrécie, se rétrécie. Ce qui n'empêche pas l'eau de stagner sur la partie restante. Ce n'est pas encore aujourd'hui que mes pieds secheront. Anna a d'ailleurs quelques problèmes à ce niveau, avec des orteils qui ont doublé de volume. Vers 13h, nous arrivons au pied de la falaise. Le chemin continue tout droit, transverse d'une pente à 60-70%, sur des éboulements. La végétation à cet endroit est un peu différente. En effet, le soleil tape direct sur cette partie, qui du coup est bien plus chaude que la moyenne. On y trouve donc des plantes un peu différentes, mais mes compétences botanique ne me permettront pas de vous en dire plus. Pause déjeuner avant d'attaquer ce passage délicat. Et c'est parti.
500m à se dire "si je fais un pas de travers, je dévale 500m", puis le chemin tourne à gauche et attaque la montée. 500m plus loin, et 300m plus haut (lourd les sacs à dos), nous nous retrouvons sur un plateau à 950m d'altitude, avec 2 lacs qui s'enchainent, enfermés dans un fer à cheval. Très beau, très reposant. On aimerait poser la tente là, mais il nous reste encore un peu de chemin pour la journée.
Au bout des 2 lacs, une petite montée pour passer au point culminant de notre périple, 1050m, et c'est la descente sur Rapadalen, la forêt de Sarek, qui nous attend 450m plus bas. La descente, abrupte, se fait assez lentement du fait de chevilles et genoux fragiles. Nous croisons un groupe qui en est à la moitié de son ascension. Notre descente semble interminable (1h30), et à 17h30 nous posons la tente au bord d'un lac boueux, dans un espace qui a déjà été utilisé par d'autres campeurs. Nous sommes maintenant dans la forêt, visibilité maximale 50m.
Bizarrement, il n'y a pas de moustique, nous profitons donc de notre repas en toute tranquilité.
2 commentaires:
hihi juste eu le temps de demander "encore ?" et voila
Pour les rennes, vous n'en avez vu qu'un ? Maman en voit beaucoup et "assez vite" (bon son assez vite je ne sais pas à quel niveau c'est par rapport à la où vous êtes allé)
Pour la cascade, je vais chipoter comme maman : une échelle sinon benn on ne peut pas trop deviner la taille (bon bon oki je chipote vraiment vu qu'on voit je pense)
C'est pas forcément la hauteur qui compte pour la cascade, plus le volume d'eau. Et ca en fait tout de même.
Pour les rennes, faut voir que je ne circule pas dans le même domaine que ta mère, je suis un peu plus en altitude. Du coup il y a un peu moins de paturage. Sinon, on a croisé un ou deux troupeaux.
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